Présentation

Dima Alsajdeya est docteure en science politique, chercheuse postdoctorale (ACSS/Ifpo) et chercheuse associée à la chaire Histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France et au Centre Thucydide (université Paris-Panthéon-Assas). Dans le cadre de sa thèse intitulée La politique étrangère égyptienne sous Moubarak et la question israélo-palestinienne (1981-2011) : au-delà d’un levier de puissance (dir. Henry Laurens et Julian Fernandez, 2023, Collège de France et université Paris-Panthéon-Assas), elle s’est intéressée à la place qu’occupe la question israélo-palestinienne en tant qu’outil de politique étrangère au service du régime égyptien, durant la présidence de H. Moubarak. Deux arguments principaux sont mobilisés dans cette thèse : la question israélo-palestinienne représente un générateur de pouvoir pour le régime égyptien en ce qu’elle permet de repositionner et de maintenir l’Égypte au cœur des jeux de pouvoir dans la région. Elle constitue une source principale de rente, stratégique et diplomatique, liée aux bénéfices et privilèges octroyés à l’Égypte du fait de sa situation géostratégique et de son rôle pionnier dans l’établissement d’un traité de paix avec Israël. La question israélo-palestinienne est également un facteur de déstabilisation pour le régime égyptien nécessitant une forme toute particulière de diplomatie essentiellement sécuritaire, notamment à partir du début des années 2000 et du déclenchement de la deuxième Intifada.

Sa thèse a obtenu deux prix en 2024 : prix de thèse de Panthéon-Assas université et prix de la thèse francophone décerné par la Direction régionale de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) – Moyen-Orient.

Dima Alsajdeya poursuit actuellement ses recherches postdoctorales dans le cadre du Programme de bourses pour jeunes chercheurs du Conseil arabe pour les sciences sociales (ACSS) et est accueillie par l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo). Ses travaux actuels constituent une tentative d’examiner le pouvoir palestinien au-delà du régime actuel de l’Autorité palestinienne et de ses institutions géographiquement situées en Palestine. Ils se concentrent sur les recompositions du pouvoir palestinien au Liban, tant sur les scènes locales que dans le développement des relations avec des acteurs nationaux et régionaux présents au Liban. Alors que l’attention est souvent portée sur les négociations politiques et les initiatives diplomatiques provenant du Caire ou de Doha, il existe une intersection située et ancrée au Liban et qui fait de Beyrouth l’un des principaux centres de pouvoir pour la Palestine post-2021, dont le rôle est pourtant largement minoré.

Dima Alsajdeya est par ailleurs chargée d’enseignement à Sciences Po Paris depuis 2019, membre du Cercle des chercheurs sur le Moyen-Orient (CCMO) et de l’Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO). Depuis 2016, elle est membre du comité de rédaction de la revue Confluences Méditerranée. Ses dernières publications portent sur « La question palestinienne, une constante de la politique égyptienne postrévolutionnaire ? » (Annuaire français des relations internationales, 2024) ; « Enquêter chez soi : ressources et dilemmes du terrain familier. Retours de Syrie et de Palestine » (coécrit avec Aghiad Ghanem dans Enquêter sur un terrain « sensible ». Ficelles méthodologiques, positionnement et dilemmes, Presses universitaires du Septentrion, 2024) et elle prépare actuellement un livre de synthèse sur la question palestinienne à paraître aux éditions Flammarion en 2025.