Aurélien Peter est agrégé d’histoire et doctorant en histoire moderne. Il termine actuellement une thèse de doctorat dirigée par le Pr Jean-Marie Le Gall (Paris 1/IHMC). Après avoir enseigné à l’université Paris 1, il occupe depuis la rentrée 2023 le poste d’attaché temporaire d’enseignement et de recherche (ATER) lié à la chaire Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle du Pr Patrick Boucheron au Collège de France. Dans ce cadre, il dirige la rédaction d'Entre-Temps, revue numérique d'histoire actuelle, qui porte à destination d’un large public un ensemble de réflexions sur notre rapport au passé, sur l’histoire et sur la pluralité de ses formes d’écriture et de transmission.
Pour ses recherches doctorales, il s'intéresse au personnel des greffes du parlement de Paris entre les XVIe et XVIIIe siècles, afin de mieux comprendre le fonctionnement de cette institution qui joue alors un rôle judiciaire, administratif et politique de premier plan. Il s'appuie pour cela sur deux corpus principaux : les actes notariés et les archives du parlement de Paris. Ses recherches l’ont amené à analyser l’activité du personnel des greffes en termes de gestion et de maîtrise de l’information. Greffiers, clercs et commis administrent la production, la circulation et la conservation des écrits, des paroles et des gestes nécessaires au fonctionnement d’une institution centrale de l’État monarchique. Ils donnent forme à ces données, les font rentrer dans une norme administrative qui les chargent de l'autorité du Parlement. Il interroge ainsi, au ras du papier et du parchemin, au plus près des mains des scripteurs, la construction et l’encadrement des discours d’une institution centrale de l’État monarchique. Au XVIe siècle, les trois greffiers du Parlement sont seigneurs en leurs greffes ; ils s’imposent comme maîtres des savoirs administratifs et gardiens de la mémoire parlementaire. Au cours du siècle suivant, leur pouvoir diminue et ils se retrouvent petit à petit soumis à l’autorité du procureur général du roi, qui s’appuie de plus en plus directement sur les principaux commis pour faire fonctionner les greffes. Ces espaces sont alors remplis d’une étendue de commis très spécialisés et encadrés par l’institution, mais non dénués d’une certaine autonomie.