Présentation

Si l’histoire de la microbiologie a prouvé que l’existence de « bulles » sans microbes était possible, à quoi ressemblerait un monde sans microbes ?

Entre représentations utopiques et faits scientifiques, Philippe Sansonetti retrace l’épopée des microbes, de leur découverte en 1674 jusqu’à nos jours, et invite à réfléchir sur le regard que nous portons sur ces êtres vivants apparus il y a 3 milliards et demi d’années. Paraphrasant l’Évangile selon saint Matthieu – tu aimeras tes microbes comme toi-même –, il nous alerte sur les dangers de l’appauvrissement en cours de la diversité microbienne. S’il faut maîtriser les microbes pathogènes, il faut également préserver les microbes indispensables à l’équilibre du vivant et de la planète. Cette perspective nécessite des changements drastiques dans nos approches médicales, vétérinaires et environnementales.

Médecin, biochimiste et microbiologiste, Philippe Sansonetti est professeur émérite au Collège de France, où il a été titulaire de la chaire Microbiologie et maladies infectieuses de 2008 à 2020. Il est membre de l’Académie des sciences, section de biologie humaine et sciences médicales. Il s’est exprimé à plusieurs reprises et dans divers médias durant la crise sanitaire du Covid-19.

ISBN
978-2-7226-0546-6
Numéro dans la collection
19
Date de parution
Langue
français
Nombre de pages
88
Prix
6.80 €
Diffusion
FMSH-Diffusion
Format
Édition imprimée

Sommaire

Prologue

Être ou ne pas être sans microbes ?

L’axénie : émergence de l’utopie d’un monde sans microbes

Que serait objectivement la vie sans microbes ?

Faisons le rêve, ou plutôt le cauchemar, d’un monde soudain privé de microbes

Les dangers de l’appauvrissement de la diversité microbienne

Conclusion. Tu aimeras tes microbes comme toi-même

Extraits

« Les microbes n’avaient pas bonne presse en cette première moitié du XXe siècle qui avait vu la science microbiologique naissante se polariser à juste titre sur les microbes pathogènes en développant les méthodes de culture et de diagnostic, en inventant les vaccins et les antibiotiques, et en découvrant la complexité des mécanismes immunitaires de la protection anti-infectieuse. Durant cinq glorieuses décennies, les progrès avaient été tels que sir Frank Macfarlane Burnet (1899-1985), grand scientifique, immunologiste et prix Nobel, proclama en 1953 “l’élimination virtuelle des maladies infectieuses comme facteur essentiel de la vie de la société” – en tout cas de la société occidentale nantie, car à cette époque la situation restait dramatique dans les pays du Sud. Cette affirmation confortait de facto la vision négative de nos semblables pour ces germes responsables de tous leurs maux. De là à rêver d’un monde sans microbes, il n’y avait qu’un pas que certains franchirent… »