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Présentation
En 1420, l’île de Korčula (aujourd’hui en Croatie) passe sous la domination de Venise. Ses archives, d’une richesse exceptionnelle, permettent de dresser le tableau d’une société vivant en bordure de l’empire maritime vénitien au XVe siècle : comment ce microcosme de paysans et de bergers, de pêcheurs et de marins commerçants, de patriciens et de populares a-t-il été transformé par son insertion dans l’espace contrôlé par la grande puissance méditerranéenne ?
Oliver Jens Schmitt enrichit l’approche historique classique par les détails d’une micro-histoire dans laquelle dimensions sociales, économiques et politiques se juxtaposent et se mélangent. On voit comment le doge de Venise intervient dans l’histoire tumultueuse des amours de Dragačić et de Franuša. Et, grâce aux procès-verbaux des gardes champêtres et aux registres du port, on comprend la vie quotidienne de l’île, avec ses histoires d’incendies, de contrebande et de moutons volés, à la frontière des mondes méditerranéen et adriatique. Entre la toute-puissante Venise et ce petit monde de paysans et de marins, c’est un jeu permanent de négociation du pouvoir qui règle la vie de l’île et de ses habitants.
Oliver Jens Schmitt est historien des Balkans, professeur à l’université de Vienne. En 2010, il a été invité au Collège de France pour une série de conférences, dont est issu le présent ouvrage.
Sommaire
Introduction
Les hommes et le pouvoir
Première conférence
La terre
Deuxième conférence
La mer
Troisième conférence
Extraits
« Les vastes possessions de la république de Venise s’étendaient, vers la fin du XVe siècle, de la péninsule d’Istrie jusqu’à l’île de Chypre ; elles incluaient presque toute la côte dalmate, des villes portuaires en Albanie, l’Heptanèse autour de Corfou, des ports dans le Péloponnèse, l’île de Crète, celle de Négropont et les Cyclades. Cette entité non seulement politique, mais surtout économique et commerciale, est rarement traitée dans son ensemble, la recherche préférant des approches régionales, qui privilégient l’espace grec. »