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Présentation de la chaire
Depuis sa création en 1530, le Collège de France a toujours accueilli des chaires de Médecine. À compter de François Magendie, ces chaires s’attachent à enseigner « la recherche en train de se faire » : la physiologie expérimentale par François Magendie lui-même de 1831 à 1855 ; puis l’expérimentation physiologique par Claude Bernard, titulaire de la chaire de Médecine de 1855 à 1876 et dont les découvertes sur la digestion, le métabolisme glucidique, le système nerveux, la circulation, l’introduction du concept de milieu intérieur ont contribué de façon décisive à la compréhension de la physiologie et de la pathologie chez l’homme.
Les différents titulaires de la chaire de Médecine du Collège, après Claude Bernard, se sont attachés à développer et enseigner une recherche dont les applications intéressent directement ou indirectement la médecine. Antoine Lacassagne, médecin cancérologue et expérimentateur, modifia son intitulé en chaire de Médecine expérimentale en 1951, en référence à Claude Bernard et à la démarche scientifique propre à cette chaire, à savoir ce que l’on appelle aujourd’hui « recherche translationnelle » : une activité aux interfaces entre recherche fondamentale et clinique et dont les découvertes bénéficient directement ou indirectement aux patients. L’enseignement qui y est donné est unique en ce sens qu’il n’est pas – et ne peut pas être – assuré par les facultés de médecine qui ont pour mission de transmettre un enseignement validé pour la formation professionnelle des jeunes médecins.
La chaire de Médecine expérimentale, occupée par Pierre Corvol de 1989 à 2006, s’inscrit dans cette perspective. Ses travaux de recherche fondamentale et ses enseignements ont porté essentiellement sur le système rénine angiotensine aldostérone. Il s’agit d’un système hormonal puissant qui régule la pression artérielle, la fonction cardiaque et le métabolisme de l’eau et du sel. Il est impliqué dans de nombreuses maladies cardiovasculaires et rénales. La structure et la fonction des gènes de ce système ont été élucidées et ont permis la conception de nouveaux agents thérapeutiques. Une série de cours a porté aussi sur les mécanismes de la formation des vaisseaux (l’angiogenèse) au cours de l’embryogenèse et dans différentes affections pathologiques. L’ensemble de ces travaux a débouché sur des applications cliniques et thérapeutiques en pathologie cardiovasculaire et rénale.