Salle 5, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
-

Résumé

La phénoménologie husserlienne a joué un rôle important dans la philosophie des mathématiques françaises (chez Cavaillès, Desanti ; Vuillemin au Collège de France). Pour autant, la méthode phénoménologique n'est que partiellement compatible avec la tradition épistémologique française, qui a toujours pensé une certaine forme de nécessité des objets mathématiques, là où la phénoménologie tend à insister sur le rôle constitutif de la conscience. C'est tout le sens du testament philosophique de Cavaillès et de son programme d'une « philosophie du concept ». Le rapport à l'histoire pose également problème, avec d'un côté une approche plutôt archéologique (celle du Husserl de L'Origine de la Géométrie), et de l'autre un intérêt dirigé plutôt sur les dynamiques de création conceptuelle et les nécessités sous-jacentes. L'exposé reviendra sur ce contexte épistémologique et le précisera, pour revisiter ensuite ces questions à la lumière de la pratique mathématique et de ce que la méthode phénoménologique peut apporter aujourd'hui pour parler des « phénomènes mathématiques ».

Intervenant(s)

Frédéric Patras

Université Côte d’Azur