Séminaire

La démocratie française et les Français musulmans face aux guerres civiles et aux déchirements des mondes arabes et musulmans (1979-2019)

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Séminaire Jalila Sbaï, co-animé parle professeur Henry Laurens et parrainé par la chaire d’histoire contemporaine du Monde arabe.

L’émergence dans le monde musulman au milieu des années 1970, de deux courants idéologiques semblables mais concurrentiels, dont l’ambition est l’unification du Dar al islam, l’un par l’islam chiite, prôné par l’imam Khomeiny, l’autre – en réaction et à la suite du succès de la révolution islamique iranienne – par l’islam sunnite des dirigeants politiques arabes. Ces deux courants, se présentent en et au-delà de leurs frontières religieuses naturelles, comme une solution politique permettant l’abolition de l’emprise occidentale – idéologique, politique, morale, économique, militaire – dans laquelle, la guerre froide que se livrent les États-Unis et l’URSS et l’échec du mouvement des non-alignés par définition laïque, ont placé les mondes musulmans. Les premières ré-islamisations-radicalisations constatées en France au début des années 1980, en tirent leur origine.

La jeunesse, en particulier féminine, descendante de migrants algériens, est visée par des prédicateurs chiites mais d’origine arabe, notamment libanais. Pourtant, ce sont les mobilisations antiracistes et anti-maghrébines – Mouvements beur et touche pas à mon pote –, de la jeunesse issue des migrations nord-africaines qui attirent les politiques et les médias pendant cette décennie quatre-vingt. Cet intérêt s’est vite transformé en un intérêt pour la réorganisation de l’islam en France et la remise en honneur des pratiques de gestion de l’islam et des populations musulmanes en Algérie coloniale, dès le début de la guerre civile algérienne (1988) et la mobilisation en France, par l’armée algérienne, des jeunes franco-algériens en âge de combattre ou d’effectuer le service militaire, pour aller combattre en Algérie le FIS.