Salle 2, Site Marcelin Berthelot
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Il n’y a pas beaucoup de textes qui, comme le Quichotte, ont suscité, parmi les artistes du visuel, un élan si intense et si fréquent vers le désir ou la nécessité de l’illustration. En Occident, seulement la Bible et la Divine Comédie pourraient peut-être se comparer au Quichotte dans le processus de génération d’images destinées à accompagner ou, quelquefois, à suppléer et remplacer la lecture. Dans tous les cas, soit la représentation d’un récit proposé par un texte dont elle est une suite visuelle, soit la représentation de ce qui est raconté comme un point de départ pour la création d’un objet séparé du texte même, il faudra se demander quelle est la place de chaque œuvre visuelle entre les deux pôles possibles qui définissent les relations entre image et narration écrite, i.e. le pôle de l’illustration pure et subordonnée et le pôle de la recréation visuelle. La conférence essaiera de déterminer la position des trente-huit gravures des aventures de Don Quichotte et Sancho Panza, publiées par Jacques Lagniet entre 1650 et 1652, par rapport à cette polarité. Les liens et les distances entre l’image et le texte chez Lagniet ont, en effet, établi un mode d’appropriation de l’histoire du Quichotte qui va au-delà du grotesque pour atteindre une joyeuse abondance de significations dont la convergence demeure impossible.