Résumé
L’un des grands problèmes actuels de la démographie des trous noirs est de comprendre les phénomènes de rétroaction ou de feedback des AGN. Tout au long de l’Univers, l’histoire de la formation des étoiles est parallèle à la croissance de la masse des trous noirs. Est-ce un problème d’alimentation simultanée, ou de rétroaction, et celle-ci est-elle vraiment efficace, positive ou négative ? Pourtant, le petit nombre de galaxies très massives ne peut s'expliquer que par l'effet de rétroaction des AGN, soit la suppression de la formation des étoiles. Les simulations cosmologiques sans AGN feedback surestiment la fonction de masse des galaxies du côté des masses les plus élevées.
Il existe deux modes de rétroaction : les vents venant du disque, pour les quasars non-radio, ou les jets radio, pour les autres, les moins fréquents et les moins lumineux. Le vent est émis par les quasars de forte accrétion et de luminosité proche d’Eddington, quand la pression de radiation compense, et au-delà la force de gravité. Des diagnostics de feedback efficaces sont observés notamment dans les amas de galaxies, où le gaz chaud intragalactique se refroidit et alimente un AGN dans la galaxie centrale. Le jet radio émet des bulles dans le gaz X, creuse des cavités, et modère le refroidissement du gaz et l’alimentation de l’AGN. Récemment, des flots de gaz moléculaire sont observés fréquemment dans des galaxies hôtes d’AGN et de flambées de formation d’étoiles. Les relations statistiques de leurs propriétés en énergie et moment montrent qu’ils sont conservateurs d’énergie plus que de moment, donc très efficaces pour repousser le gaz froid et stopper la formation d’étoiles. Les simulations montrent qu’il y a bien rétroaction, à la fois positive et négative.