Ces Leçons sur la volonté de savoir rappellent que le travail de Michel Foucault n’a jamais eu qu’un objet : la vérité. Surveiller et Punir achève une enquête sur le rôle des formes juridiques dans la constitution du dire vrai, dont on découvre ici les premiers jalons. La vérité naît dans des conflits, la concurrence des prétentions qui trouvent dans les rituels du jugement judiciaire la possibilité de départager qui a raison et qui a tort. Au sein même de la Grèce antique se succèdent et s’affrontent différentes formes juridiques, différentes manières de partager le vrai et le faux, où viendront bientôt s’inscrire les querelles des sophistes et des philosophes. Sophocle, dans Œdipe roi, met en scène la puissance propre des formes du dire vrai : elles instituent le pouvoir comme elles le destituent. Contre Freud, qui fera d’ Œdipe le drame d’un inavouable désir sexuel, Michel Foucault montre que la tragédie articule les rapports de la vérité, du pouvoir et du droit. L’histoire de la vérité est celle de la tragédie. Au-delà de l’irénisme d’Aristote qui plaçait la volonté de savoir dans le désir de connaissance, Michel Foucault approfondit la vision tragique de la vérité inaugurée par Nietzsche, qu’il arrache dans un dialogue souterrain avec Deleuze à la lecture heideggerienne.Qui osera parler, après ce cours, d’un Foucault sceptique ?
Ce résumé est publié avec l'aimable autorisation des éditions du Seuil. Il est tiré de la quatrième de couverture de l'ouvrage Leçons sur la volonté de savoir. Cours au Collège de France (1970-1971). Suivi de Le savoir d'oedipe de Michel Foucault, paru le 10 février 2011.
Ce cours n'a pas été enegistré.