À partir des années 1860, les espaces et les identités se transforment à l’intérieur du monde musulman.
Tout l’espace de la Méditerranée orientale est en voie de restructuration. Les anciennes Échelles maritimes et les nouveaux ports deviennent les points d’origine d’axe de pénétration et de circulation de marchandises et de matières premières. Dans un premier temps, les ports se relient à l’intérieur par des routes modernes et non plus des pistes caravanières. Situés à distance régulière, ils se dotent ainsi d’un arrière-pays. Dans un second temps, une hiérarchie portuaire s’établit avec un vaste hinterland qui est bientôt défini par un réseau de chemins de fer. Ce sont plus des agglomérations nouvelles comme Jaffa ou Beyrouth que des villes anciennes comme Tripoli ou Saïda qui bénéficient de cette évolution. Ces ports modernes deviennent des arrêts sur des lignes régulières de navigation à vapeur et sont reliés dans les années 1860 à l’Europe par télégraphe. On entre dans le monde de Jules Vernes.