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Le cours de cette année est, comme de juste, la poursuite de l’enquête sur la « Philologie de la civilisation japonaise ». On se souvient que le premier cours a porté sur les poèmes japonais à thème bouddhique composés par un moine du XIII-XIVsiècle injustement négligé en tant que poète, Son.en. Le second cours fut consacré aux « poèmes sur les dieux » (jingi-ka/uta 神祇歌) en tant que rubrique des anthologies poétiques officielles ; nous avons essayé avant tout d’y mettre en lumière la façon dont ces poèmes, a priori consacrés aux dieux autochtones japonais, se sont assez rapidement mis en harmonie avec les poèmes à thème bouddhique (shakkyô-ka 釋教歌), qui constituaient une rubrique parallèle dans ces mêmes anthologies, pour instaurer entre les deux catégories un dialogue ou une relation complémentaire dans lesquels les poèmes sur les dieux mettaient en évidence la présence des divinités dans le monde des hommes et leur nature d’émanation « vestigielle » (suijaku 垂迹) des bouddhas et bodhisattvas, tandis que la rubrique dite de la « doctrine bouddhique » (shakkyô) fournissait la base doctrinale, extra-mondaine de cette descente du transcendantal dans l’immanent. Ces deux premiers cours étaient donc des études de cas concrets mettant en évidence la façon dont la langue japonaise s’établissait comme le véhicule de passage des doctrines bouddhiques dans la culture japonaise non seulement par le message religieux qu’elle transmettait poétiquement, mais aussi par les transformations internes, sémantiques, qui s’opéraient en son sein. Nous avons ainsi notamment démontré la façon dont les sources scripturaires bouddhiques chinoises et les termes mêmes employés dans ces sources étaient représentés par le vocabulaire poétique japonais traditionnel.

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