On trouve de l’anisotropie sismique dans différentes parties de la croûte et du manteau terrestre. Celle-ci se manifeste par des vitesses de propagation des ondes élastiques qui dépendent de leur polarisation et/ou de leur direction de propagation. La présence d’anisotropie dans la croûte est connue depuis le XIXe siècle et due en partie à un alignement préférentiel des cristaux anisotropes des roches, et en partie à la distribution non uniforme de fractures et de pores. Dans le manteau supérieur, cette anisotropie est en majorité attribuée à l’alignement préférentiel des cristaux intrinsèquement anisotropes de l’olivine, le constituant majeur dans cette région de la Terre, au cours de la déformation à grande échelle associée à l’écoulement convectif lent qui y a lieu. Alors que le manteau inférieur est en majorité isotrope, la région D”, qui représente les derniers 200-300 km à la base du manteau, présente une anisotropie forte, détectée à la fin des années 1980 par l’observation de biréfringence des ondes de cisaillement qui la traversent.
L’objectif de ce cours était de faire le point sur nos connaissances actuelles concernant l’anisotropie intrinsèque (microscopique) des cristaux des roches à différentes profondeurs du manteau, et l’anisotropie sismique macroscopique observée dans les enregistrements à la surface de la Terre, ainsi que sur la relation entre ces deux phénomènes, aux échelles spatiales très différentes.