Les textes des Archives du palais royal G d’Ebla (Tell Mardikh, 60 km au sud-ouest d’Alep, dans la Syrie septentrionale) du xxive siècle av. J.-C. permettent désormais d’écrire l’histoire politique, économique et sociale de la Syrie du IIIe millénaire av. J.-C., totalement inconnue auparavant. Ils documentent la présence en Syrie, déjà à partir du début du troisième millénaire, d’une urbanisation intense ainsi que beaucoup de royaumes qui avaient d’intenses rapports politiques et commerciaux avec celui d’Ebla.
Après plus de trente ans d’étude des textes d’Ebla et surtout la détermination de la chronologie relative des textes, lesquels sont datés seulement par le nom du mois et qu’il faut donc ranger en recourant avant tout à des critères prosopographiques, il est aujourd’hui possible de décrire pour une cinquantaine d’années dans le cours du xxive siècle av. J.-C. l’histoire de la Syrie, de la Haute-Mésopotamie et de la Mésopotamie.
Les textes permettent aussi de connaître la vie de la première et plus ancienne cour du Proche-Orient que l’on connaisse ; c’est une cour très riche et vivante que gagnent des messagers envoyés par beaucoup de royaumes syriens y compris ceux de Mari sur le Moyen-Euphrate, mais aussi de Kish en Mésopotamie et de Nagar dans la haute vallée du Khabur.
Beaucoup d’événements tenants à la vie privée de ces cours (parmi lesquels on compte naissances, mariages et morts) ou à des engagements militaires entre les autres royaumes ou encore les nouvelles des victoires de l’armée éblaïte sont portés à la connaissance du roi.