Au cours des dernières décennies du XXe siècle, la plupart des pays occidentaux ont connu une progression considérable de leur population carcérale sans lien direct avec l’évolution de la criminalité. Ce « moment punitif », qui traduit les effets conjugués d’une intolérance sociale sélective à l’égard de certains publics et d’un populisme pénal alimentant les préoccupations sécuritaires, a affecté de manière disproportionnée les milieux populaires et les minorités ethnoraciales. La prise de conscience des multiples problèmes posés par cette situation a récemment donné lieu, dans de nombreux pays, à des débats, des critiques et des réformes, conduisant à un début d’inversion de cette tendance répressive. Dans le prolongement du cours « La faculté de punir » de cette année, le colloque Re-Imagining Punishment explore les réflexions et les transformations actuelles autour des questions pénales et pénitentiaires, d’une part sur le continent européen, notamment en Finlande et aux Pays-Bas, dont le nombre de détenus a fortement diminué, et d’autre part aux États-Unis, où l’inflation carcérale avait été la plus brutale et la plus inégale. Alors que la France, seule grande nation occidentale à ne pas s’être engagée dans cette voie, poursuit, mois après mois, le remplissage de ses prisons, cette rencontre scientifique internationale invite à rendre pensables d’autres perspectives autour du châtiment.
Le colloque est en anglais.