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Coupe attribuée au Peintre d'Amasis (550-500). Copenhague, Musée national 13521. Beazley Archive 504. Photo Lennart Larsen. CC-BY-SA.

En 2019 et 2020, les cours de la chaire Religion, histoire et société dans le monde grec antique ont porté sur la catégorisation du divin, avec la notion de daimōn au cœur de l’investigation. Cette réflexion a abouti à l’écriture d’un ouvrage intitulé Daimōn. Modalités de l’action des dieux en Grèce ancienne (Les Belles Lettres/Collège de France, 2025). Le choix assumé par cette recherche, centrée sur les périodes archaïque et classique, fut d’enquêter sur le daimōn et les daimones en laissant sciemment de côté les usages du terme dans les œuvres des philosophes grecs, fussent-ils poètes et présocratiques. Ce parti pris de méthode consistait à saisir la notion de daimōn dans une tradition poétique qui n’interroge pas l’essence du monde ou de l’homme, mais rend compte des multiples aspects de leur existence et des puissances visibles et invisibles qui les traversent. Or, c’est au cœur de cette tradition que surgissent à nos yeux les dieux du polythéisme, que la langue grecque désigne sous le nom de theoi, mais aussi de daimones. Comme l’écrivait Marcel Detienne en 1963, le daimōn est une « espèce du divin ». La notion ouvre dès lors une intéressante voie d’accès pour comprendre le fonctionnement du polythéisme grec, tant dans les formes de ses représentations que dans les pratiques qui le caractérisent. L’analyse offre en conséquence une investigation du système religieux des Grecs en clé démonique.

Le parti pris de laisser de côté les lectures philosophiques du daimōn ne peut avoir qu’un temps, car les intellectuels grecs qui se sont saisis de la notion ne vivaient pas dans un monde à part et travaillaient notamment les représentations culturelles de leur époque. La rencontre de juin 2025 a précisément pour objectif de mettre en discussion les acquis d’une démarche que l’on qualifiera – pour faire bref – de « polythéiste », et ce qu’une recherche particulièrement active sur le daimōn et la « démonologie » des philosophes a mis au jour cette dernière décennie.

Avec la participation de Gabriella Pironti et de Marwan Rashed.

Organisation

La rencontre a lieu en la salle Françoise Héritier de l’Institut des Civilisations du Collège de France, 52, rue Cardinal Lemoine, à Paris. Elle est organisée en collaboration avec Constantin Macris (CNRS).

Pour pouvoir assister à ce colloque, merci de vous inscrire par courriel auprès de Camille Méquignon :

Programme