Alors que l’Irak se reconstruit difficilement, une délégation composée de personnalités françaises – intellectuels, universitaires, responsables religieux, journalistes –, a pu se rendre à Nadjaf, Kerbala et Bagdad, en avril 2017, à l’invitation de responsables religieux chiites, pour des rencontres et échanges avec des homologues irakiens.
Le but du voyage était d’apporter un soutien, de permettre, dans une réflexion partagée, la formulation de questions sur l’avenir d’un pays ravagé par la guerre. La thématique des échanges portait sur la liberté de conscience. Dans plusieurs universités, Antoine Compagnon, professeur au Collège de France, est intervenu sur « Montaigne et les guerres de religions », offrant aux interlocuteurs irakiens, étudiants en particulier, l’occasion de faire des rapprochements avec la situation de leur pays.
En manière de retour, la délégation française organise une rencontre à Paris, sous la forme d’un colloque sur « La France et le Moyen-Orient (Irak, Syrie, Liban) : de la violence à l’espoir ». Quatre tables rondes, réunissant des intervenants de France et du Moyen-Orient, aux expériences différentes et complémentaires, feront réfléchir aux manifestations de la violence, à l’expérience que les populations en ont, à la façon dont on peut l’écrire et tenter d’en sortir enfin.Si le chaos que connaît cette région résulte moins d’une question religieuse que d’une question identitaire, l’appropriation de la citoyenneté ne serait-elle pas le moyen de créer une société libre des identités contraignantes ? Et la création d’espaces de rencontres, d’échanges et de dialogue, ouverts à tous et fréquentés par tous, en particulier par les jeunes, ne serait-elle pas la priorité ?