Au-delà des allusions
L'ancienneté des relations entre la France et la Turquie, nouées à l'apogée de l'Empire ottoman et qui se sont poursuivies de façon continue dans les siècles suivants, sont traditionnellement évoquées, dès qu'on aborde les rapports actuels entre les deux pays et la question d'une éventuelle entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Dernièrement, lors des nombreux colloques, organisés à l'occasion de la « Saison turque en France », les rappels à ce sujet n'ont naturellement pas manqué. Mais il s'est toujours agi d'allusions plus ou moins substantielles et précises. On s'y est généralement plus préoccupé du présent et de l'avenir que d'un passé étendu et complexe. L'histoire est restée à l'arrière-plan.
Il paraît cependant utile de faire un point sur cette histoire et d'y consacrer une journée au moins dès cette « saison ». Le Collège de France qui fut la première institution française à accueillir les études turques est apparu comme le lieu adéquat pour combler une lacune.
De quoi cette histoire fut-elle faite ? Doit-on considérer qu'elle suivit un cours unique ou ne connut-elle pas plutôt des mutations à travers le temps ? Quelle est, dans ce qui a surnagé dans les esprits, la part de quelques mythes bien enracinés et celle de la réalité ? Tout a-t-il été déjà dit depuis longtemps, et les historiens d'aujourd'hui n'ont-ils pas des informations et des éclairages nouveaux à apporter ? Dans quelles directions la recherche historique doit-elle être poursuivie ?