Les traditions aristotéliciennes médiévales et modernes en contextes : empires et politiques de la logique
À rebours d’une pratique historiographique occupée à la seule restitution et à l’évaluation des doctrines logiques passées, le projet « l’Europe de la logique » propose d’écrire une histoire qui prenne acte des dimensions institutionnelles, territoriales, confessionnelles, politiques, éducatives et anthropologiques que revêt l’histoire des diverses traditions logiques aristotéliciennes dans l’Europe médiévale, renaissante et moderne.
Ces multiples voies se dessinent à la fin du Moyen Âge, pour s’affirmer pleinement à partir du XVIe siècle, entre Réforme, Contre-Réforme, et projets coloniaux des savoirs. En pluralisant l’espace européen pour l’étendre à ses missions et à ses colonies ainsi qu’à ses composantes byzantines, musulmanes et juives, et en insérant l’histoire de la logique dans l’orbite du renouveau méthodologique de l’histoire des sciences et de la philosophie des dernières décennies, il s’agit de s’appuyer sur l’histoire des pratiques logiques, en particulier éducatives, pour dénaturaliser et historiciser pleinement la notion même de « logique », comme l’ont été celles de « science » ou de « philosophie ».