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Voir aussi :
Mouvements de l’air rencontrant une surface courbe inclinée. Chronophotographie sur plaque fixe, Etienne-Jules Marey, 1901

La philosophie de la causalité a connu ces quarante dernières années un essor considérable, dont il n'est pas sûr qu'il ait toujours été apprécié en France à sa juste mesure. En effet, on a beaucoup de mal à se défaire de l'idée que la philosophie de la causalité consisterait pour l'essentiel : à rappeler la critique humienne de l'idée de connexion causale ; à juger cette critique définitive (mais relativement superficielle) ; à réexposer la position criticiste de Kant dans laquelle le mouvement inauguré par Hume serait à la fois pleinement développé et rendu philosophiquement profond ; à soutenir que la science du XXe siècle aurait établi le caractère intrinsèquement indéterminé de la nature ultime de la réalité ; à affirmer, enfin, qu'il existe entre cette leçon supposée de la science du siècle écoulé et une position comme celle de Kant (qu'on n'imagine pas vraiment remettre en cause) une relation telle que celle-ci est validée (plutôt que mise en difficulté) par celle-là.

L'essor de la philosophie de la causalité depuis le début des années soixante-dix s'est, en grande partie, inscrit dans le grand mouvement de renouveau de la métaphysique entamé depuis cette période, qui est allé de pair avec l'essor de la métaphysique des lois de la nature, de la modalité, de la probabilité ou des propriétés. Une des caractéristiques remarquables de la période philosophique actuelle, que ce colloque voudrait faire apparaître, est que les derniers développements les plus prometteurs en ces différents domaines - et en philosophie de la causalité en particulier - ont pour principe leur entrecroisement serré, succédant à l'aspect parfois hyperspécialisé des recherches de la période antérieure.

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