Contrairement à la prophétie de Victor Hugo, le livre n’a pas tué l’édifice. Tous deux n’ont cessé de coexister et les plus importants architectes d’aujourd’hui ont établi leurs positions créatrices sur des écrits – il suffit de penser aux ouvrages déterminants de Robert Venturi et de Rem Koolhaas.
Les interférences entre l’architecture et la littérature ont fait l’objet de publications récentes, telles qu’Écrire l’architecture, numéro d’Europe (2017) et l’ouvrage d’Emmanuel Rubio et Yannis Tsiomis, L'architecte à la plume (2019). Le Pavillon de l’Arsenal organise le cycle de conférences Le Grand Paris des Écrivains, tandis que la Société française des architectes a lancé plusieurs concours d’écriture à l’enseigne de l’Architecture à la lettre – un lieu, un texte.
Des réminiscences intimes à l’évocation poétique d’un lieu et au transfert du modèle structurel de l’édifice dans le champ littéraire, de multiples figures sont à la source d’échanges féconds entre le bâti et l’écrit. En prolongement d’un cours placé sous le signe de l’interurbanité, ou de la relation entre les formes urbaines, dans lequel la théorie littéraire est prudemment mise à contribution, on s’interrogera sans dogmatisme lors de cette rencontre sur la relation entre les écrivains, les architectes et les édifices.