Questions posées par l’itinéraire intellectuel et spirituel de Georges Lemaître
Premier moment de son itinéraire
Marqué par une phase de concordisme, Lemaître cherche à faire se rejoindre sur un même plan la physique et sa lecture de l’Écriture marquée par une fidélité à des injonctions exégétiques discutables, données par la Commission biblique pontificale au début du XXe siècle, dans un contexte de réaction au courant moderniste.
Ce concordisme de jeunesse est bien entendu une erreur épistémologique, et Lemaître l’abandonnera résolument, à partir des années 1929, suite aux interactions assez houleuses avec Léon Bloy et aux rencontres avec Eddington et le monde scientifique anglo-saxon.
Cependant, on voit que certaines images issues de cette période concordiste (la lumière comme fondement essentiel et originel de toute réalité matérielle) lui procurent encore, entre 1927 et 1930, une sorte d’arrière-fond imaginaire (mais non conceptuel, j’insiste !) pour se guider vers son « hypothèse de l’atome primitif », ce quantum de « rayonnement-matière », donnant naissance à toute l’« énergie-matière » de notre univers physique.