Résumé
En quelques 25 ans, l’audition, champ disciplinaire dans lequel les physiologistes se devaient d'être principalement physiciens et biophysiciens, a acquis sa dimension moléculaire. Elle doit cette ouverture à l’identification des gènes responsables de surdité, qui a permis de révéler les bases moléculaires des mécanismes de l'audition. Lors de cette leçon de clôture marquant la fin de son enseignement au sein de la chaire Génétique et physiologie cellulaire du Collège de France créée en 2002, la Pr Christine Petit montrera comment ces avancées ont mis en lumière les éléments d’une orchestration moléculaire coordonnée et parcimonieuse de l’activité de l’organe sensoriel, la cochlée, et comment ces connaissances ouvrent la voie à la recherche d’authentiques thérapies des atteintes auditives, élargissant ainsi la palette des interventions possibles représentées aujourd’hui par les audioprothèses et dispositifs implantés.
La création récente de l’Institut de l’audition, cofondé par la Fondation pour l’audition et l’Institut Pasteur et dirigé par Christine Petit, ouvre un espace où pourront s'intégrer des approches scientifiques complémentaires du monde sonore et de l'audition. La compréhension de leurs qualités spécifiques exige en effet la prise en compte de données allant de la molécule à la cognition et à la socialisation. L'espoir que cet Institut suscite est de contribuer ainsi à recouvrer le lien social que sous-tend l'audition, au centre du processus d'humanisation.