La recherche sur la biodiversité est motivée, d’une part, par le désir de connaître les organismes avec qui nous partageons notre planète, mais aussi par la nécessité de comprendre le fonctionnement des écosystèmes afin de pouvoir les utiliser et prévoir comment ils réagiront aux perturbations d'origine humaine. Il est remarquable que nous ne disposions pas de chiffres précis de la biodiversité sur Terre, et que notre connaissance du fonctionnement des écosystèmes soit insuffisante pour prédire leurs réactions face aux changements environnementaux induits par la pollution ou le changement climatique. En effet, ce n'est pas seulement le type mais aussi l'abondance et la diversité des organismes, au sein d'une communauté donnée, qui déterminent les fonctions d’un écosystème dans lequel ils résident. Notre expérience de la manipulation des écosystèmes et nos tentatives pour remédier aux dommages que nous avons causés montrent clairement que la modification des écosystèmes naturels est une activité périlleuse !
Les scientifiques sont maintenant dans une position unique pour aborder la dynamique et la complexité de la matière vivante à de multiples échelles et dans le contexte d'un environnement en mutation. Ceci répond à une demande sociétale très forte de compréhension des processus et des phénomènes qui engagent dès à présent l’avenir de l’humanité. Mais nous avons besoin de la recherche et d’un partage des connaissances interdisciplinaires pour aborder ces questions sociétales et planétaires. Nous devons viser un rythme de découverte scientifique qui dépasse celui des catastrophes telles que la perte de biodiversité, la dégradation des écosystèmes, les épidémies et le changement climatique.