Une coproduction Collège de France – CNED
Résumé
Les expressions « sciences de la vie et de la santé », ou « sciences biologiques et médicales », qui sont d’usage courant, sont redondantes. Les « sciences médicales » font évidemment partie des sciences biologiques. Nous portons, par égoïsme d’espèce, un intérêt particulier à l’investigation des maladies et de la santé humaines, mais il y a des sciences vétérinaires, et des maladies des plantes. F. X. Bichat, dans son Anatomie générale (1800), donnait comme l’une des caractéristiques distinctives des phénomènes du monde vivant qu’il présente des formes normales et pathologiques, tandis qu’il n’y a pas de « pathologie » des phénomènes du monde physique. Une onde électromagnétique ne tombe pas malade ; un pou, un rosier, oui.
Je vais pourtant profiter de l’avantage donné aux sciences médicales dans la formule pour expliciter la perspective philosophique que donne sur les sciences du vivant le fait de les aborder par la médecine. Je parlerai ensuite de la philosophie des sciences du vivant comme philosophie de la connaissance, ou philosophie théorique. Je parlerai enfin de la philosophie des sciences du vivant comme philosophie pratique, ou morale…