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Bien entendu, Sigmund Freud n’a pas enseigné au Collège de France, mais il y est venu en 1885, pour rendre visite à Louis Ranvier, professeur d’Anatomie générale (1875‑1911), et il a été un fervent lecteur d’autres professeurs du Collège de France, tels Alfred Maury, Théodule Ribot et Henri Bergson. D’autre part, de nombreux professeurs, outre Pierre Janet, ont débattu des idées freudiennes : notamment Henri Bergson, Henri Piéron, Henri Wallon, Paul Valéry, Maurice Merleau-Ponty, Jean Hyppolite, Michel Foucault, Roland Barthes, Claude Lévi-Strauss, ainsi que, plus récemment, les titulaires des chaires de neurosciences contemporaines et leurs défenseurs devant l’Assemblée des professeurs. Les idées freudiennes, qui ont profondément marqué la vie intellectuelle durant tout le XXe siècle, ont donc pu influer sur le destin de certaines disciplines au Collège de France. 

Le colloque est organisé dans le cadre du projet « Passage des disciplines », qui s’intéresse à l’évolution des matières enseignées depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu’aux années 1960, dirigé par Antoine Compagnon, avec la collaboration de Céline Surprenant. « Freud au Collège de France » vise à situer la réception des idées freudiennes en relation avec le développement de quelques-unes des chaires, ou lignées de chaires. Se pencher sur le rejet ou le quasi-rejet des idées freudiennes, commun à plusieurs chaires, vise non pas à reconduire la critique ou la défense de la psychanalyse – ce n’est pas le sujet – mais à préciser notre connaissance de ce qui a présidé à l’institution de certains savoirs plutôt que d’autres au Collège de France. 

Après une première journée, où seront abordés des questions liées aux chaires de psychologie expérimentale, de neurosciences, de linguistique et de littérature, le colloque se poursuivra, lors d’une seconde journée, avec l’histoire et la psychologie sociale, la sociologie, l’anthropologie et la philosophie.

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