Résumé
L'histoire russe a trop souvent été victime de partis pris contradictoires et de points de vue occidentaux au lieu d'être prise pour elle-même.
François-Xavier Coquin préfère parler de « monde russe » plutôt que de Russie car celle-ci, incorporée à l'empire tsariste, ne se confondait pas avec lui, elle se trouvait écartelée entre Moscou, capitale impériale, et Saint-Pétersbourg, capitale de tous les sujets de l'empereur.
Cet empire a contribué à façonner la « conscience nationale » des russes, mais il ne saurait être assimilé (non plus que l'Union Soviétique) à un empire colonial de type classique : « prison des peuples », il était également carrefour de nationalités.
La rupture révolutionnaire n'a pas été radicale, il y a des éléments de continuité par dessus 1917. Les liens entre l'histoire soviétique et celle de l'empire tsariste font l'unité profonde du monde russe. Aujourd'hui, après l'effondrement de l'URSS, les réformes en cours sont-elles bien conformes à la culture et aux traditions de ce monde russe ?
Leçon inaugurale publiée sous le n° 127.