Le mot « avenir » implique nécessairement une dimension temporelle. Ce colloque vise à l'analyser, en adoptant la forme d'un dialogue interdisciplinaire qui caractérise l'initiative Avenir Commun Durable du Collège de France.
Deux angles seront privilégiés : les prévisions et les visions.
1) La réflexion sur les « prévisions » concernera l'attente sociale relative aux principaux éléments du changement climatique
Chacun de nous, pour agir, est habitué à suivre un agenda, mais dans l’urgence climatique nous serons de plus en plus obligés d’en respecter plusieurs (du court au long terme) qu’il nous faudra ordonner. Il s’agira donc, dans ce colloque, d’offrir au public des informations correctes, aussi éloignées que possible du catastrophisme comme d’un faux optimisme. Ce sera aussi l’occasion de s’interroger sur le sens même de la prévision : dans quelles limites les prévisions sont-elles fiables et différentes de la « prophétie » ? Et comment peut-on décider quand toute prévision est incertaine ?
2) Le deuxième volet, les « visions », s'interrogera sur la notion du temps dans les différents savoirs
Le problème est disputé depuis Aristote jusqu’aux philosophes du XXIe siècle : le temps existe-t-il ? La philosophie a son temps, la physique en a un autre. Selon la théorie de la relativité, le temps n’est plus absolu. Un événement qui a lieu dans un point de l’espace donné, n’est pas perçu de la même manière de la part d’un observateur qui se trouve dans un autre référentiel galiléen que celui dans lequel a lieu l’événement.
L’observateur qui conditionne les phénomènes observés constitue également un problème crucial dans les sciences sociales. Le colloque passera ainsi de la métaphysique et de la physique au temps de l’histoire, que chaque civilisation a conçu de façon différente. Enfin, le droit – qui concerne chacun d’entre nous et également les générations futures – vit aussi en contact étroit avec le temps. Il doit mener deux batailles opposées, celle de ceux qui réclament des adaptations continues aux temps nouveaux et celle de ceux qui réclament la stabilité. Les normes peuvent-elles s’adapter suffisamment vite pour réagir aux défis de la transition ?
Chaque séance sera conclue par une table-ronde : savoirs et expertises diverses en dialogue autour d’une demande partagée d’avenir commun et durable.
