Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
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Résumé

Pour parler de ce qu’il faudrait « protéger » dans la « nature », le terme « biodiversité » élaboré en 1983, est devenu hégémonique dans la biologie de la conservation, puis dans les politiques publiques, et enfin dans les médias. En lui-même, c’est un concept intéressant et opératoire, lorsqu’il est appliqué dans les contextes pertinents. Mais lorsque la biodiversité devient le nom hégémonique du monde vivant, et plus un instrument de mesure, le concept bloque les possibilités de pensée et d’action nécessaires pour l’avenir – parce qu’il masque ce que le vivant est vraiment, et qui nous sommes en lui. Quand cette unité de mesure prend la place de ce qui est mesuré, cela transforme le vivant, puissance quotidienne de terraformation qui rend la Terre habitable, nous façonne et nous irrigue de l’intérieur, en liste d’entités apathiques, fragile et en attente de notre gestion toute puissante. Pour changer de projet de société, nous avons besoin de penser le monde vivant comme ce qu’il est vraiment : quelque chose d'actif, d'organisé, de constitutif, de jamais en attente, tramant toujours l'habitabilité de ce monde en nous et hors de nous.

Baptiste Morizot

Baptiste Morizot

Baptiste Morizot est écrivain et maître de conférences en philosophie à Aix-Marseille Université. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels Les Diplomates. Cohabiter avec les loups sur une autre carte du vivant (Wildproject, 2016), Sur la piste animale (Actes Sud, 2018), Manières d'être vivant (Actes Sud, 2020) et Raviver les braises du vivant. Un front commun (Actes Sud, 2020). Son dernier livre, intitulé L’inexploré, est paru chez Wildproject en avril 2023.

Intervenant(s)

Baptiste Morizot

Maître de conférences, Aix-Marseille Université