Résumé
Après une duodécennie d’enseignement et de recherche au Collège de France, Jean-Noël Robert retrace avec enthousiasme son parcours consacré à la philologie japonaise. Grâce à ce domaine d’étude, il a pu mettre en lumière la dialectique sino-japonaise scellée par la doctrine bouddhique qui, du haut Moyen Âge à l’époque moderne, a insufflé sa dynamique à la civilisation du Soleil levant. Cette dialectique s’est traduite par un apport fondamental de la culture écrite chinoise dans les sphères à la fois littéraires et religieuses dont le Japon a su éviter l’emprise totale en instituant, dès les plus anciens textes, la langue japonaise comme langue des dieux autochtones, et donc irréductible à l’apport continental. Au-delà de l’exemple sino-japonais, l’auteur propose d’étendre son approche « hiéroglossique » à d’autres aires culturelles et linguistiques pour mieux comprendre notre monde actuel.