L’étude des écoles en milieu monastique que nous avons menée l’an dernier nous a sans cesse confrontés au rôle de plus en plus important joué par le copte (langue égyptienne de l’Égypte de la fin de l’Antiquité) dans un cadre pédagogique pourtant d’esprit grec ; elle nous a aussi rendus sensibles au caractère pragmatique que l’enseignement pouvait revêtir au point que l’on a pu se demander si certains textes considérés comme scolaires ne relevaient pas plutôt d’une activité professionnelle. Nous ne pouvions donc pas clore ce cycle sur les écoles sans faire un sort à l’enseignement copte et à la formation professionnalisante. Ce sont deux chapitres mal connus du grand livre de la culture de l’Antiquité tardive que nous feuillerons cette année. Ils ne manqueront pas de faire écho à certaines préoccupations actuelles de nos sociétés de plus en plus confrontées au multilinguisme et qui réinterrogent de façon toujours plus lancinante l’utilité de l’enseignement classique face à l’enseignement professionnel, en préconisant notamment l’adaptation de plus en plus précoce du premier au second. Nous verrons les réponses que l’Antiquité tardive a apportées à ces deux situations.
Cette double enquête, que nous mènerons principalement à partir des sources papyrologiques (dont certaines inédites), nous conduira à réviser de fausses idées trop communément admises chez les historiens de la période et à mieux comprendre le caractère et le fonctionnement de la culture écrite de l’Égypte à la fin de l’Antiquité.