Cours

Sémiotique et ontologie : repères historiques et perspectives contemporaines

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Le cours 2018-2019 s’est inscrit dans le cadre (amené à se poursuivre en 2019-2020) d’un examen des liens entre l’ontologie et la sémiotique. Il s’est agi de montrer comment, face à nombre d’impasses où nous ont menés au XXe siècle, divers « tournants » (linguistique, cognitif, etc.), on peut aujourd’hui prendre au sérieux le projet d’une ontologie simultanément sémiotique et réaliste, en soulignant qu’une réflexion sur le langage, mais beaucoup plus généralement sur les signes et sur les liens qu’ils tissent avec l’esprit et le monde, n’est pas nécessairement tributaire d’une métaphysique nominaliste. Au contraire, on peut s’inscrire dans une perspective logique, épistémologique et réaliste, comme en témoigne, au début du XXe siècle, le projet systématique entrepris par Charles Sanders Peirce : celui d’une authentique sémiotique philosophique. Pour ce faire, on s’est employé, cette année, à faire d’abord retour sur nombre de questions et d’auteurs qui, dans l’Antiquité (Platon, Aristote), au Moyen Age (Abélard, Ockham, ou les modistes) puis à l’époque moderne (Berkeley), ont eux aussi tenté, avec plus ou moins de bonheur, de se livrer à l’exercice. Il s’agira, l’an prochain, de poursuivre ce parcours historique, avant d’examiner les grandes lignes de la sémiotique réaliste peircienne puis de montrer comment une telle ontologie [1] sémiotique réaliste a pu servir d’inspiration au XXe siècle chez nombre d’auteurs (Morris, Millikan, ou encore Dretske), tout en étant proche, à maints égards, de certains courants de la phénoménologie (Bühler, Brentano, Marty, Stumpf). Plus généralement, il s’agit d’expliquer pourquoi une telle réflexion peut nous servir de guide aujourd’hui pour faire face aux défis qui se présentent à nous, si nous voulons pouvoir mieux comprendre, ce que les philosophes s’efforcent depuis toujours de faire, la manière dont s’articulent les trois sommets de ce fameux « triangle » que sont : les mots, la pensée et le monde.

Références

[1] N. B. : Pour les auteurs sur lesquels s’est appuyé le cours de l’année (principalement : Platon, Aristote, Augustin, Pierre Abélard, Thomas d’Aquin, Guillaume d’Ockham, Jean Duns Scot, George Berkeley ; C.S. Peirce), voir les éditions de référence. Ne seront données en note, de façon sélective, que les références à la littérature secondaire.

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