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Présentation de la chaire
Les trente dernières années présentent un paradoxe étonnant : alors que les plus riches ont vu leurs fortunes se multiplier et leur part dans la distribution des revenus mondiaux devenir de plus en plus écrasante, les plus pauvres du monde, eux aussi, ont connu une période de progrès remarquable. Le nombre de personnes vivant dans une pauvreté extrême a été divisé par deux ; les mortalités infantile et maternelle ont également été divisées par deux ; presque tous les enfants du monde vont aujourd’hui à l’école ; des maladies comme le paludisme, ou VIH-SIDA, sont bien mieux maîtrisées. Ces avancées ne sont pas le fait de quelques pays exceptionnels ou d’une générosité inhabituelle des pays riches, mais de politiques plus raisonnées et plus efficaces dans de nombreuses parties du globe.
Mais cette évolution positive est menacée aujourd’hui : la réduction de la pauvreté s’est ralentie depuis plusieurs années ; la crise du Covid, suivie par les sursauts du commerce international, a replongé de nombreux individus dans des pièges de pauvreté dont ils croyaient s’être échappés ; la pollution et les maladies non communicables, la détresse mentale sont autant de nouveaux risques pour la santé ; et plus que tout, les conséquences du réchauffement de la planète, qui vont frapper de manière disproportionnée les pays les plus pauvres, menacent d’effacer la plupart des gains que nous pensions acquis.
Quelles leçons tirer des succès (et des échecs, également) des dernières décennies pour affronter les problèmes qui confrontent les plus pauvres aujourd’hui ? Comment combiner réalisme et volontarisme pour trouver une issue à des problèmes qui pourraient paraître insolubles, mais que nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas résoudre ? Cette chaire va s’appuyer sur les avancées récentes de l’économie du développement et de la méthodologie de l’évaluation des politiques publiques pour répondre à ces questions et dessiner les contours d’une réponse possible aux défis planétaires qui nous font face.