Résumé
Le discours inaugural développe l’idée qu’il ne peut y avoir, jusqu’à nouvel ordre, d’identité politique commune pour les habitants de l’Europe et de l’Union européenne, parce qu’ils sont encore majoritairement socialisés dans leurs identités nationales traditionnelles. Dans le cas le plus favorable, ils développent quelque chose que l’on pourrait qualifier d’« identité politique amphibie » en portant au-dessus de leurs costumes nationaux un surcot taillé à l’européenne.
Les réflexions portant sur la refondation mythologique, démographique et politique de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale débouchent sur la thèse qu’avec la création de l’Union européenne, c’est l’innovation catégorielle d’une grande structure post-impériale qui a fait son apparition sur la scène de l’histoire du monde.
Les difficultés qu’ont les Européens avec leur identité post-impériale se reflètent de diverses manières dans leur comportement politique – notamment par le faible taux de participation aux élections du Parlement européen. Dans le même temps, le débat public de l’Union européenne est submergé par les diagnostics défaitistes et les slogans déclinistes.