Résumé
Membre de l’École de sciences sociales du prestigieux Institute for Advanced Study de Princeton (depuis 2009) et directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (depuis 1999), Didier Fassin a d’abord reçu une formation de médecin interniste qui l’a conduit, dès le début de sa carrière, à s’intéresser à la santé publique et, en particulier, à ses aspects qualitatifs à travers l’anthropologie et la sociologie.
Conduits sur trois continents, en France, au Sénégal, en Afrique du Sud, en Équateur ou encore aux États-Unis, ses travaux traitent dans une perspective critique des questions morales et politiques dans les sociétés contemporaines. Ils reposent sur une méthode ethnographique rigoureuse fondée sur une présence de longue durée sur des terrains multiples, qui lui a permis d’étudier l’expérience des malades du sida, des personnes détenues, des demandeurs d’asile, des étrangers en situation irrégulière, ainsi que les enjeux autour de la mortalité maternelle, du saturnisme infantile, du traumatisme psychique et de l’action humanitaire. Il a également conduit des enquêtes sur la police, la justice et la prison, afin de mieux comprendre la manière dont on administre et distribue le châtiment.
L’inégalité des vies est l’une des questions récurrentes de l’œuvre très riche de Didier Fassin, qui compte une trentaine d’ouvrages traduits dans huit langues et plus de deux cents publications scientifiques. Renouvelant les perspectives à la faveur d’un dialogue entre philosophie morale, théorie critique et anthropologie, il s’est attaché à proposer une nouvelle intelligibilité du monde social et un nouveau regard sur les politiques de la vie.