Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Après une présentation du concept de « langues en danger » et des facteurs accélérant ce phénomène « naturel », mon intervention abordera la particularité de l’Afrique. La véhicularisation d’une langue peut conduire à une assimilation et par conséquent à la disparition de langues. Sur ce point, l’Afrique se distingue d’autres régions du monde. Historiquement, des langues locales assuraient au sein de différentes populations le rôle de langue véhiculaire et l’apparition des langues européennes et leur instauration par la suite comme langue officielle n’a pas jamais été un frein à leur expansion. Par ailleurs, la véhicularisation d’une langue et les situations de multilinguisme ne conduisent pas nécessairement à des assimilations. Le rapport aux langues en Afrique montre que l’utilisation de la langue de l’autre est une pratique courante. Les locuteurs ont des répertoires linguistiques assez riches. Pour autant, la « mort des langues » sur ce continent reste réelle et pose de la question de la sauvegarde de cette diversité linguistique. La situation du Sénégal sera le point de référence régulier de cette présentation. Il offre des contextes différents et permettra de positionner le français dans ces différents rapports de force.

Sylvie Voisin

Sylvie Voisin

Sylvie Voisin est enseignante-chercheuse en description de langues peu documentées et typologie, membre du Laboratoire dynamique du langage (UMR 5596). Elle enseigne à l’université d’Aix-Marseille au département de Sciences du langage, essentiellement en syntaxe, typologie et contact de langues. Spécialiste des langues atlantiques, linguiste de terrain, ses descriptions s’attachent plus particulièrement aux aspects morphologiques et syntaxiques, extensions verbales et les structures argumentales. Plus récemment, elle oriente une partie de ses recherches sur la variation, les variétés et les documents anciens. Sur le wolof, ce travail explore les textes anciens et tente à travers ces écrits de mieux cerner la variation dans le temps et les variétés anciennes décrites dans ces documents. Sur le badiaranke, ces recherches interrogent les études basées sur des données de seconde main et les difficultés d’interprétation et d’utilisation de ces données présentées dans des cadres théoriques aujourd’hui abandonnés. L’ensemble de ces recherches participent à la documentation des langues dont certaines sont des langues en danger à court ou moyen terme.

Intervenants

Sylvie Voisin

maître de conférences, université Aix-Marseille