Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Dans le domaine de l’apprentissage, il est vain d’opposer l’inné et l’acquis, l’environnement et l’hérédité. Dès 1949, le psychologue canadien Donald Hebb l’énonce :

« Deux facteurs déterminent la croissance intellectuelle : un potentiel inné, absolument indispensable, et un environnement stimulant, tout aussi indispensable. Il est inutile de se demander lequel est le plus important. On pourrait supposer que l’intelligence croît jusqu’à la limite fixée par l’hérédité ou par l’environnement – le minimum des deux. Dans un environnement parfait, c’est la structure innée qui donne le rythme ; mais en partant d’une hérédité de génie, c’est l’environnement qui domine. »

Les neurosciences contemporaines confirment qu’il n’existe aucune contradiction à affirmer, simultanément, l’origine génétique des principaux circuits du cerveau humain, et leur capacité à se modifier sous l’effet de règles d’apprentissage, elles-mêmes gouvernées par des mécanismes cellulaires et moléculaires innés. L’éducation tire profit de la plasticité innée de certains circuits cérébraux, qui est maximale chez l’enfant. Même une vaste lésion pré- ou post-natale, affectant la quasi-totalité d’un hémisphère cérébral, lorsqu’elle survient à un âge précoce, peut n’avoir que des conséquences limitées sur la mise en place du langage, des compétences visuo-spatiales, de la motricité et même des cartes visuelles. Sans bouleverser radicalement l’organisation des circuits cérébraux, la plasticité peut réorienter les fonctions cérébrales vers des circuits corticaux proches ou symétriques des circuits habituellement concernés. Une lésion similaire à l’âge adulte conduit à des conséquences bien plus dramatiques : hémiplégie, champ visuel aveugle, aphasie, etc.

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