Faisant suite à La Maison-Dieu. Une histoire monumentale de l’Église au Moyen Âge (800-1200) paru en 2006, Cité de Dieu, cité des hommes. L’Église et l’architecture de la société, 1200-1500 (PUF, 2016) de Dominique Iogna-Prat articule une histoire générale du Moyen Âge entendu comme le passage d’une configuration métaphorique à l’autre : l’institution imaginaire de la société reposait sur la métonymie de l’église (comme édifice) à l’Église (comme institution et corps social) ; elle se pense désormais comme « architecture » (édifier la ville, construire politiquement la cité). Or ce passage est rendu possible par une mutation profonde de la territorialisation du sacré imposant une nouvelle configuration du pouvoir dont Florian Mazel s’est fait l’historien. Tel est l’objet de son livre récent, L’évêque et le territoire. L’invention médiévale de l’espace (Ve-XIIIe siècle) (Seuil, 2016) qui expose la genèse d’une nouvelle souveraineté territoriale. En confrontant ces deux approches, qui ont pour commun de mettre la civitas antique et la cité médiévale à l’épreuve du spatial turn, on ne cherchera pas seulement à resituer la part de l’institution ecclésiale dans l’organisation des pouvoirs au Moyen Âge. On cherchera à dégager les scansions d’une nouvelle périodisation qui, ultimement, met en jeu l’idée même de modernité.
17:00 à 19:00
Séminaire
L'évêque et le territoire, cité de dieu, cité des hommes : lectures croisées
Dominique Iogna-Prat et Florian Mazel