Salle 2, Site Marcelin Berthelot
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Un peu plus de 100 ans ont passé depuis la fin des travaux archéologiques des expeditions russes au Turkestan oriental en 1915. Cela nous donne une bonne occasion pour faire un résumé de ce qui a été fait et de ce qu’il nous reste à faire pour en éclairer l’histoire. Les collections des archives de l’Académie des Sciences et des sociétés scientifiques de la Russie contiennent une quantité importante de matériel qui met en lumière l’histoire de l’étude de l’Asie centrale en général et du Turkestan oriental en particulier.

Paradoxalement, on ne peut trouver que très peu d’informations sur les expéditions d’Oldenburg dans la littérature scientifique. Ceci est dû au fait que la très grande majorité des matériaux rapportés n’est pas encore publiée, ainsi qu’au fait que, contrairement à ses collègues européens et japonais, Oldenburg n’a pas cherché à exporter massivement des antiquités artistiques de la zone étudiée dans le monde « civilisé » et s’est reposé sur le principe de la protection de la culture dans l’archéologie orientale. La première expédition a principalement apporté à Pétersbourg ce qui exigeait le sauvetage et la restauration – des fragments des manuscrits trouvés sur le sol de la grotte, des fragments de peintures murales et de statues – le reste étant nettoyé puis enregistré et, à l’occasion, conservé sur place. L’objectif principal de la deuxième expédition était de trouver des matériaux pour les définitions chronologiques des monuments historiques de l’art bouddhique et de collecter des données pour caractériser les styles individuels sur le territoire du Turkestan oriental. L’édition complète des données de deux expéditions russes au Turkestan chinois dirigées par Serguei Oldenburg dans leur version originale, un des principaux objectifs de l’orientalisme ruse du XXe et du début du XXIe siècle, n’a pas abouti à ce jour. Une petite équipe de recherche composée de spécialistes de l’histoire de l’Académie des Sciences, de l’histoire et de la philologie de la Chine, de l’Inde et de l’Asie Centrale, a repris le travail sur le patrimoine archivistique d’Oldenburg afin de publier les matériaux des première et deuxième expéditions. Au cours des dernières années, des progrès significatifs ont été accomplis dans la publication des documents préparatoires des collections de l’Institut de manuscrits orientaux, de l’Archive de l’Académie des sciences ainsi que de la « Collection de Turfan » de Berlin.