Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Après avoir rappelé les très nombreux effets du passage au numérique et l’ignorance généralisée de ses causes, j’ai présenté ma vision sous la forme d’une conjonction de quatre points :

  1. L’idée de numériser de façon homogène toutes sortes de données et de phénomènes.
  2. Les fantastiques progrès de la machine à informations, faite de circuits et logiciels.
  3. Ceux de la science et de la technologie de son utilisation.
  4. L’existence d’un espace d’innovation sans frein.

L’idée de numérisation systématique est née dans les années 1950, avec une contribution fondamentale de Shannon qui a défini son sens et ses limites. La numérisation permet de s’affranchir de l’ancestrale dépendance d’une information vis-à-vis de son support : papier pour l’écriture, disque vinyle pour le son, film argentique pour l’image, etc. Une fois numérisées, toutes les informations prennent la forme unique de suites de nombres. On peut alors leur appliquer deux types d’algorithmes combinables avec une totale liberté :

  • des algorithmes génériques, indépendants du contenu, pour stocker, copier, comprimer (faiblement), encrypter et transporter l’information sans aucune perte, ce qui est impossible avec les représentations analogiques classiques.
  • des algorithmes spécifiques à un type de données : compression forte et amélioration d’images et de sons, recherche dans les textes, recherche de chemins optimaux dans des graphes, algorithmes géométriques en robotique ou en imagerie médicale, algorithmes de calcul scientifique, la liste est interminable.

La possibilité d’appliquer effectivement ces algorithmes à bas coût repose sur les progrès exponentiels des circuits électroniques et les avancées scientifiques dans leur conception et dans celle des logiciels. Plutôt que le terme « ordinateur », qui évoque trop précisément l’utilisation d’un clavier et d’un écran, j’utilise le terme général de « machine à information ». En effet, la plupart des circuits et logiciels sont maintenant enfouis dans des objets de toutes sortes, de façon invisible à l’utilisateur.