À l’instar des échanges de messagers, les échanges de présents entre rois étaient la marque de bonnes relations. Même s’il ne s’agissait pas de commerce, il était implicitement entendu qu’un don de la part d’un roi supposait un contre-don de la part de son homologue, et d’une valeur jugée équivalente. Cependant, les cadeaux jouaient un rôle particulièrement important au moment même de la conclusion des alliances. À l’époque paléo-babylonienne, la mort d’un roi était un moment crucial, puisque les alliances qu’il avait conclues prenaient fin automatiquement. Avant de solliciter son successeur, les autres rois commençaient par envoyer des présents pour l’enterrement du roi défunt. C’est ensuite qu’ils envoyaient des cadeaux au nouveau souverain, accompagnés par une proposition d’alliance. Ces présents sont parfois énumérés dans des lettres ; on en trouve aussi la trace dans des documents comptables. Il pouvait arriver que le montant des « cadeaux réguliers » soit fixé par un accord entre les rois au moment même de la conclusion de leur alliance : on parle alors de « tribut ».
Lorsque les rois concluaient une alliance, celle-ci était souvent prolongée par un mariage dynastique, un des rois donnant à l’autre une de ses filles – généralement pour qu’elle épouse un de ses fils. Ces mariages dynastiques sont connus pendant les trois millénaires de l’histoire mésopotamienne, et les pratiques semblent avoir peu changé pendant cette longue durée.