Résumé
La troisième séance a été consacrée à la présentation des grandes lignes de la sémiotique philosophique de C.S. Peirce, qui constitue l’un des aspects originaux du pragmatisme tel que le concevait le logicien de Milford qui définissait parfois le pragmatisme comme « la manipulation de signes pour envisager les questions ». On a présenté les caractéristiques majeures de ce vaste programme sémiotique, en soulignant son ancrage logique et ontologique : logique, en ce que, lue à travers le spectre de Kant, mais aussi de Boole et des médiévaux (Ockham et Duns Scot), une redéfinition de la logique et des liens entre logique et grammaire s’opère, ainsi que l’élaboration d’un modèle original d’analyse du mental ; ontologique, en ce que la sémiotique se déploie selon un modèle réaliste, par déduction des catégories sémiotiques, par application aux catégories de la pensée, et selon un schéma foncièrement triadique, au mental. On a alors présenté les principales retombées du réalisme sémiotique (les trois trichotomies sémiotiques : index, icône, symbole), ainsi que leurs liens et leur poids respectif dans la relation-signe, avant de donner les grandes lignes du « triangle peircien » : signe, objet et interprétant. On a enfin rappelé l’originalité de ce pragmatisme sémiotique, qui essaie de s’articuler à une sémiotique du vague, et souligne tant la réalité du vague (au sens épistémique et sémantique, mais aussi métaphysique) que le vague de la réalité (inséparable donc d’une certaine approche métaphysique des problèmes).