Résumé
Plusieurs indicateurs peuvent être utilisés pour juger de l’impact d’une pandémie. Pour un épidémiologiste, les taux de mortalité ou de morbidité sévère sont un indicateur naturel – et qui réserve des surprises. En effet, la mortalité des épidémies à fort impact médiatique (ex : Sras, Ébola), est très inférieure à celle d’épidémies silencieuses et beaucoup plus dévastatrices (ex : hépatites B et C) : l’épidémie de Sras a tué 774 individus en six mois, celle d’Ébola 11 500 en 18 mois en Afrique de l’Ouest, tandis qu’hépatites B et C tuent plus de 2 500 personnes chaque jour, soit un million de gens par an. Les maladies liées aux virus du Sras et d’Ebola ont comme caractéristiques communes une incubation courte (une à deux semaines) et une expression clinique bruyante (détresse respiratoire ou fièvre hémorragique). C’est ce qui les rend effrayantes, mais également plus vulnérables aux mesures de contrôle, car la contagiosité ne débute que plusieurs jours après le début des symptômes. Il est donc possible d’identifier les patients sur la base de leurs symptômes et de les isoler avant qu’ils ne deviennent contagieux.